mardi 19 juillet 2011

l'âme est là

là ... mais las .
Son sourire quand j'arrive à passer la barrière qui le sépare de notre monde, quand il me reconnait et qu'il est heureux de me voir.
Mon sourire quand mon nom franchi ses lèvres.
Je sais qu'il sait QUI je suis , mais quand son cerveau n'arrive plus à trouver le nom de ses propres enfants ... "ça fait de la peine" , m'a-t-il dit un jour .
J'espace mes visites , j'essaie de me relever de cette terrible descente dans son néant. Mon docteur me dit que c'est bien pour moi de ne plus aller le voir tous les jours, que de toutes façons, il n'a plus la notion du temps ...
Mais il me manque tellement, et j'ai si peur qu'il ne parte pour de bon, je veux l'embrasser et le câliner tant que je peux encore tenir son corps chaud contre moi .
Je sais bien que le docteur a raison, que je m'use la santé à le porter à bout de bras, qu'il faut que j'apprenne à faire confiance au personnel de l'établissement où on a dû le placer.
Mais il y a là des gens qui ne sont pas passionnés par leur métier, d'autres qui sont épuisés, et ce manque constant de personnel qui fait que même celles qui voudraient faire bien n'en ont pas les moyens, pas le temps.
Et quand il est assez conscient pour réaliser dans quel état il se trouve, cela le rend tellement triste.
Cela me rend tellement triste de le voir triste.
Il a retrouvé un peu d'appétit et mange relativement bien si quelqu'un l'aide à trouver le chemin entre sa cuiller et sa bouche. Malgré ce retour de nutrition, il continue à perdre du poids et cela me fait terriblement peur.
En quelques mois il est devenu un petit vieillard très fatigué alors qu'il y a si peu nous allions encore nager ou faire de longues marches tous les deux.
Il peine à trouver ses mots, s'agace quand on ne le comprend pas et abandonne de plus en plus vite ses efforts pour trouver un mot plus simple.
J'aime son -" c'est ça!" victorieux quand j'arrive à lui proposer le mot sur lequel il bute.
Des petits bonheurs de quelques secondes ... quelques minutes... que j'emmagasine pour quand il ne sera plus là .
Savoir qu'il est sur la pente descendante et vouloir malgré tout le pousser vers le haut ..
"fait tout seul Papa ", croire en lui pour qu'il y croit un peu lui-même .
Je ne veux pas baisser les bras et tant pis si je m'épuise , comment pourrais-je être sereine et le regarder se noyer sans lui tendre au moins une perche où s'accrocher ?
Je suis là, Papa, je suis là ...

4 commentaires:

  1. Pas glop, ça me rappelle ma grand-mère...Courage.

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  2. Des mots justes.

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  3. ben dis donc j'ai du tout refaire il voulait pas mon mot de passe grrrrrrrrrrrrr ...
    bon cet aricle là je le connais lol ... je passe à l'autre ;)

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  4. ben non je suis pas un robot ah ha ah

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